Prévenir le burnout au travail : que peuvent faire les RH ?

Le burnout n’est plus un phénomène isolé. En 2024, près d’un salarié sur deux se dit en détresse psychologique. Pour les RH, l’enjeu est devenu central : comment prévenir l’épuisement professionnel sans se limiter à la sensibilisation ? SIGMA-RH fait le point.

Prévention du burnout au travail : les actions concrètes à mener

Fatigue chronique, perte de motivation, arrêts maladie à répétition… Le burnout au travail n’est plus une exception : c’est désormais une réalité dont il faut tenir compte. En 2024, 44 % des salariés français se disent en détresse psychologique, et 17 % présentent un risque élevé d’épuisement professionnel (Source : Baromètre Empreinte Humaine/OpinionWay, avril 2024).

Pour les RH, la question n’est donc plus de savoir si le risque existe, mais comment le prévenir efficacement. Car derrière chaque situation de burnout, il y a une organisation du travail, une charge mentale, des signaux ignorés… et des leviers d’action qu’il faut explorer.

Quels sont les facteurs qui mènent à l’épuisement professionnel ? Comment repérer les premiers symptômes du burnout ? Quelles actions concrètes mettre en place pour protéger les collaborateurs et limiter les risques psychosociaux ? Voici nos réponses détaillées.

Burnout : comprendre l’épuisement professionnel

Le burnout est un effondrement physique, émotionnel et mental, provoqué par une exposition prolongée à un stress intense au travail.

Ce n’est donc pas un simple coup de fatigue, mais un déséquilibre profond entre les exigences du poste et les ressources disponibles pour y faire face.

Un déséquilibre qui s’installe en silence

Plusieurs facteurs favorisent l’installation progressive du burnout :

  • Une charge de travail excessive, souvent mal priorisée
  • Des objectifs flous ou irréalistes
  • Un manque d’autonomie ou de reconnaissance
  • Un climat relationnel dégradé ou des conflits non traités.

Ce déséquilibre met souvent plusieurs mois à apparaître. Il s’installe alors lentement jusqu’à la rupture.

Des signes progressifs, mais bien réels

Les premiers symptômes sont souvent minimisés. Les signaux à surveiller lorsqu’on soupçonne un épuisement professionnel sont :

  • De la fatigue chronique, malgré le repos
  • De la perte de motivation et du désengagement
  • Une baisse de performance, des erreurs fréquentes et des troubles cognitifs

Auxquelles on ajoute parfois de l’anxiété, des troubles du sommeil, mais aussi des douleurs physiques.

Un phénomène de plus en plus répandu

Aujourd’hui, près d’un salarié sur trois déclare avoir déjà vécu un burnout en lien avec son activité professionnelle.

Et près de la moitié des collaborateurs ayant rencontré des difficultés psychologiques affirment avoir travaillé moins efficacement pendant cette période. (Source : Grande Enquête santé mentale au travail 2025 — Moka.care x IFOP)

Le burnout est donc devenu un risque structurel, qui affecte la performance individuelle et collective.

Prévention du burnout : un devoir légal pour l’employeur

Au-delà des bonnes pratiques, prévenir le burnout est aussi une obligation juridique.

L’article L. 4121-1 du Code du travail impose à l’employeur de “prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs”. Cette obligation porte sur l’évaluation des risques, la mise en place d’actions de prévention et l’adaptation de l’organisation du travail.

Le burnout, bien qu’il ne figure pas dans les tableaux officiels des maladies professionnelles, peut être reconnu comme maladie d’origine professionnelle s’il existe un lien avéré avec le travail. Dans ce cas, la responsabilité de l’entreprise peut être engagée, notamment en l’absence d’actions préventives. Cette exigence de prévention s’est également beaucoup renforcée depuis l’entrée en vigueur en Août 2021 de la loi santé au travail.

FMGC : mieux prévenir les risques avec le module SST de SIGMA-RH

La FMGC, fonderie de 420 salariés, utilise la suite SST de SIGMA-RH pour structurer sa prévention des risques. Grâce à SIGMA-RH, l’organisation a un meilleur suivi des expositions, des accidents et du DUERP, et un vrai gain de temps pour les équipes RH et QSE.

“On maîtrise mieux l’exposition aux risques, et on gagne du temps sur le suivi des accidents et du DUERP.“
Céline Richard, Responsable développement RH

Consulter le témoignage

Repérer les situations à risque : le rôle clé des RH et des managers

Une fois les signes de l’épuisement professionnel mieux compris, encore faut-il savoir les identifier dans le quotidien de l’entreprise. Car entre une fatigue passagère et un début de burnout, la frontière est parfois floue.

Ce qui va faire la différence, c’est la capacité de l’organisation à créer un cadre qui permet de parler, d’écouter et d’agir.

Une vigilance qui se construit au fil du temps

Le repérage des situations à risque ne repose pas sur un outil unique, mais sur la combinaison de plusieurs signaux :

  • Des absences de plus en plus fréquentes ou prolongées
  • Un changement de comportement soudain : retrait, tension, irritabilité et perte d’initiative
  • Des difficultés à tenir les délais ou à s’organiser, alors que ce n’était pas le cas avant
  • Des alertes verbales (du type “je n’y arrive plus”, “je suis fatigué”) souvent banalisées

L’enjeu, pour les RH comme pour les managers, c’est donc de ne pas attendre que la personne soit en arrêt pour prendre conscience du problème.

Des indicateurs objectifs à suivre

C’est là que des outils dédiés, comme un module complet de gestion des risques, peuvent apporter un réel soutien.

En centralisant les données liées aux absences, accidents du travail, expositions aux risques ou les compte-rendus des entretiens, ils permettent une vision consolidée des signaux de fragilité.

Mais l’outil ne remplace pas le lien humain. Il vient en appui d’une culture d’écoute active et d’un management attentif.

Créer les conditions d’une remontée des alertes

Un collaborateur ne dira pas toujours qu’il va mal. Et un manager ne verra pas tout non plus. Ce qui est un plus, c’est :

  • La confiance : instaurer un climat où chacun peut exprimer une difficulté sans crainte
  • La régularité : mettre en place des points d’échange plus fréquents et moins formels
  • La formation : outiller les managers pour qu’ils sachent repérer les signaux faibles d’alerte, sans que cela ne devienne de la “psychologie de comptoir”

Prévenir le burnout, c’est d’abord donner la possibilité de nommer ce qui ne va pas. Et cela, aucune fiche d’évaluation ne peut le faire à la place d’une relation de travail saine.


Les 5 signaux d'alerte à surveiller

Les 5 actions à mettre en place pour prévenir concrètement le burnout au travail

Il n’existe pas de recette miracle pour prévenir l’épuisement professionnel. Mais les recherches et les retours d’expérience sont clairs : ce sont les conditions de travail, bien plus que les fragilités individuelles, qui créent un terrain propice au burnout.

Voici cinq leviers concrets à activer pour construire une prévention efficace, à l’échelle de l’organisation.

1. Réguler la charge de travail dans la durée

Le burnout ne touche pas uniquement les collaborateurs désengagés. Ce sont souvent les plus impliqués qui s’épuisent. Il est donc essentiel d’ouvrir un espace de dialogue sur ce qui motive… et sur ce qui épuise.

Ce que peut faire l’entreprise pour limiter durablement la charge de travail :

  • Anticiper les pics d’activité et intégrer les aléas dans les plannings
  • Encadrer les heures supplémentaires et garantir leur récupération
  • S’assurer que les objectifs sont atteignables au regard des moyens disponibles
  • Créer des espaces de discussion sur ce qui “fait charge” dans les équipes


2. Donner de véritables marges de manœuvre

Le burnout naît aussi d’un sentiment d’impuissance. Ne pas parvenir à s’organiser, ne pas avoir voix au chapitre, ne pas être écouté sur les difficultés rencontrées… tout cela participe au processus d’épuisement.

Concrètement, pour limiter le sentiment d’impuissance, l’entreprise peut :

  • Clarifier les rôles et les responsabilités
  • Impliquer les salariés dans la définition de leur poste
  • Valoriser les initiatives et les ajustements du terrain
  • Expliquer les décisions organisationnelles qui impactent le quotidien


3. Soutenir le collectif et éviter l’isolement

Les personnes en situation d’épuisement disent souvent qu’elles ne se sont pas senties soutenues. L’isolement est un accélérateur puissant du processus, surtout quand les tensions ne sont pas régulées.

Comment rompre l’isolement en entreprise ?

  • Favoriser l’entraide entre collègues (groupes de pairs, tutorat…)
  • Instaurer des temps de discussion réguliers autour du travail réel
  • Former les managers à repérer les signaux faibles et à agir avec tact
  • Réduire les situations de travail isolé et créer des points de contact réguliers


4. Avoir une véritable politique RH en faveur de la santé mentale

Parler de burnout, ce n’est pas (seulement) faire de la sensibilisation ponctuelle. C’est intégrer la santé mentale dans la culture d’entreprise et dans les processus RH, de manière structurelle.

La mise en place d’une politique de gestion de la santé signifie structurer :

  • Un plan d’action spécifique, aligné avec le DUERP
  • Une gouvernance claire sur la prévention des RPS (avec désignation de référents)
  • Des indicateurs de suivi partagés entre RH, QSE et CSE
  • Un budget alloué à la prévention, pas seulement à la réparation


5. Outiller la prévention avec des indicateurs fiables

La prévention passe aussi par un suivi structuré : recenser les alertes, repérer les évolutions, documenter les situations. Un outil comme le logiciel HSE, santé et sécurité au travail de SIGMA-RH vous aidera à centraliser les données et à piloter les actions.

Grâce à une solution complète comme SIGMA-RH, vous pourrez enfin :

  • Mieux suivre les absences, accidents, demandes d’aménagement,
  • Objectiver certaines alertes pour déclencher une régulation,
  • Mettre en lien les données RH, santé et organisation du travail,
  • Suivre dans le temps l’efficacité des mesures mises en œuvre.
Prévention du burnout au travail : les actions concrètes à mener Prévention du burnout au travail : les actions concrètes à mener Prévention du burnout au travail : les actions concrètes à mener Prévention du burnout au travail : les actions concrètes à mener Prévention du burnout au travail : les actions concrètes à mener

“La solution est vite devenue un outil de travail pour nos conseillers SST et une source d’informations crédibles pour toute l’organisation.”

Andrée-Anne DESMEULES Directrice nationale SST, GardaWorld Sécurité

Conclusion

Prévenir le burnout, c’est d’abord prendre soin du travail.

En agissant sur l’organisation, en renforçant le collectif et en s’appuyant sur des outils fiables comme SIGMA-RH, les RH peuvent jouer un rôle décisif.

Et oui, ce qu’on oublie malheureusement trop c’est que derrière chaque signal ignoré, il y a un risque évitable. Et derrière chaque action menée, un salarié mieux protégé.

Besoin de digitaliser la gestion de la santé et de la sécurité au travail de façon efficace et conforme à la loi ? Téléchargez gratuitement notre livre blanc Digitalisation de la SST : vers une prévention intelligente, connectée et stratégique.

FAQ — Prévention du burnout en entreprise

Le burnout est-il reconnu comme une maladie professionnelle ?

Pas automatiquement. Le burnout ne figure pas dans les tableaux officiels des maladies professionnelles, mais il peut être reconnu comme tel au cas par cas par la CPAM. Le salarié doit alors prouver le lien entre son épuisement et son activité professionnelle. Si la reconnaissance est validée, la responsabilité de l’employeur peut être engagée en l’absence de mesures de prévention.

icon plus icon minus

Qui est responsable de la prévention du burnout dans l’entreprise ?

C’est l’employeur qui porte la responsabilité légale, au titre de son obligation de sécurité. Mais dans les faits, la prévention repose sur une coopération entre RH, managers, médecine du travail, CSE et salariés. Chacun a un rôle à jouer dans le repérage des signaux faibles et l’amélioration des conditions de travail.

icon plus icon minus

Faut-il forcément un outil pour prévenir le burnout ?

Non, mais un outil structurant peut aider à objectiver les signaux, suivre les indicateurs dans le temps et faciliter la coordination entre services. Ce n’est pas une fin en soi, mais un support utile à une politique de prévention active, notamment dans les entreprises de taille intermédiaire ou multisites.

icon plus icon minus

IMPORTANT: Vous êtes sur notre site dédié au marché Français mais nous remarquons que vous êtes basé au United States. Voulez-vous passer à la version Canada - EN du site ?